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Stravinski (1882-1971) Pétrouchka (premier tableau)
- fête populaire de la semaine grasse
- le tour de passe-passe -
- danse russe
Pétrouchka est créé le 13 juin 1911 au théâtre du
Châtelet par les ballets russes de Diaghilev. Cette œuvre tire son inspiration
du folklore russe, mais transposé dans le cadre d'une fête foraine. Le piano
se détache fréquemment en soliste, tel un meneur de jeu dans l'orchestre.
En 1921, Stravinski réalisa une transcription pour piano de
3 scènes de son ballet, à l'intention d'Arthur Rubinstein. Stravinski écrira
aussi une version pour piano quatre mains pour faciliter les répétitions des
ballets. Les possibilités harmoniques et percussives du piano quatre mains
rendent la partition redoutable sur le plan de l'exécution. Les accords
rebondissants et martelés, l'avalanche de traits, les trémolos de mouvements
convulsifs traduisent ici le mélange de burlesque et de sensibilité ainsi que
la bigarrure des fêtes populaires. Stravinski n'hésite pas à donner une
touche humoristique à sa musique en citant une rengaine populaire de Joseph
Lanner ( " Elle avait une jambe de bois… "). Rimski-Korsakov
qualifia la musique de Pétrouchka de : " vodka russe mélée de parfum
français "
Franz Von Suppé (1819-1895) : Poète et paysan
Franz Von Suppé a été un brillant chef d'orchestre à
Vienne. Il a composé 30 opérettes (Poète et paysan , Cavalerie légère) , de
nombreux ballets, mais aussi de la musique religieuse. Il ne reste célèbre de
nos jours que pour ses ouvertures. Son écriture est très italianisante mais
présentée à la " viennoise " avec un mélange de sensualité et
d'humour. Poète et paysan est la page la plus connue de toute la musique
légère .C'est une vraie "coupe de champagne".
Jean-Sébastien Bach (1685-1750) : fugue en sol mineur BWV 542
Nous atteignons dans l'œuvre de Jean-Sébastien Bach, les sommets de l'art du contrepoint. Ses fugues très nombreuses écrites tout au long de sa vie, en sont le plus bel exemple. Elles s'adressent avant tout à l'esprit et à l'intelligence. Elles portent en elle une démonstration. Sa dernière œuvre (inachevée) " l'art de la fugue " est pour Marcel Bitsch, " une démonstration des ressources inépuisables de l'écriture contrapuntique ". Jean-Sébastien Bach (excellent organiste) composa ses grandes œuvres pour orgue à Weimar, en particulier la fugue en sol mineur BWV 542, transcrite ici pour piano quatre mains. Le sujet de cette fugue à quatre voix est dansant : presque chorégraphique. Son énergie rebondissante, animée d'un rythme alerte et vigoureux ne se relâche jamais, l'humeur est toujours joyeuse et légère. Le piano, dans cette transcription, évoque la sonorité de l'orgue, et les graves de l'instrument sont là pour reproduire les intonations du pédalier.
Rossini (1792-1868) : Guillaume Tell (ouverture)
Guillaume Tell est le trente-septième et dernier opéra de Rossini. Le héros se voit contraint d'abattre une pomme posée sur la tête de son propre fils… ! L'histoire se déroule sur un fond de mouvement révolutionnaire où le peuple de la région du lac des Quatre-Cantons se soulève contre l'oppression des autrichiens (nous sommes au XIIe siècle). L'ouverture de Guillaume Tell a quatre parties bien distinctes. Sans reprendre aucun motif de l'opéra, elle est à elle seule un véritable poème symphonique. Elle débute par un andante en mi mineur qui est une évocation bucolique d'un grand lyrisme. S'enchaîne alors un allegro décrivant l'orage, qui se rapproche et éclate. Dans la troisième partie, nous entendons le piano (cor anglais dans l'orchestre) jouer un " ranz des vaches " qui nous transporte dans les pâturages de la montagne. Puis c'est l'arrivée des soldats suisses et une marche militaire brillante qui fait de cette page le bonheur des harmonies municipales et la partition la plus jouée de Rossini !
Tchaïkovski (1840-1893) : Casse Noisette
Tchaïkovski est le plus romantique des compositeurs russes... Il est le créateur du grand ballet symphonique. Son concerto pour piano est régulièrement inscrit aux concours internationaux, " la Dame de Pique " est représentée dans les opéras du monde entier, " la belle au bois dormant ", " le lac des cygnes ", " casse noisette " sont des ballets toujours programmés et reprogrammés. Casse noisette op. 66 (1899) (transcription piano 4 mains) Tchaïkovski suit la version française due à Alexandre Dumas d'un conte de E.T.A Hoffmann. L'histoire : Clara reçoit comme cadeau de Noël un casse noisette que son frère et ses amis abîment par jalousie. Clara, une fois toute la maison endormie, se lève et retourne prés du sapin de Noël. Les poupées, les jouets et son cher Casse Noisette s'animent. Cette évocation enfantine, donne prétexte à une série de danses étourdissantes et pittoresques. Cette féerie se termine par la magnifique valse des fleurs.
Borodine (1833-1887) : Danses polovstiennes
Le 27 février 1879, Rimski-Korsakov crée en version concert, " le Prince Igor ", de Borodine. Dans cet opéra, les danses - auxquelles participent de jeunes esclaves - , sont organisées pour distraire le Prince Igor. Elles se situent à la fin du 2e acte. Les danses polovstiennes offrent l'exemple le plus spectaculaire de l'exotisme musical russe: sensualité, sauvagerie, nostalgie, lascivité, état de transe dans des thèmes pulsionnels vertigineux allant jusqu'aux limites des possibilités physiques des danseurs. Elles ont été immortalisées en 1909 par les ballets russes de Serge de Diaghilev. Vital Chauve a écrit une version pour piano à quatre mains de cette œuvre qui permet aux deux pianistes de créer l'illusion d'un timbre orchestral : tour à tour ce sont les cordes, la sonorité brillante de la trompette, le son percussif des timbales, le tutti orchestral … " Vous croyez que le piano est un seul instrument ? Non, c'est une centaine d'instruments ! " (Rubinstein).
Prokofiev (1891-1953) : Roméo et Juliette
Composé en 1935, Roméo et Juliette est le ballet le plus célèbre de Serge Prokofiev. Outre 3 suites pour orchestre, le compositeur réalise une suite pour piano 2 mains. Vital Chauve a écrit une quatrième version pour piano quatre mains où le piano sonne plus comme un véritable orchestre que comme un instrument à cordes frappées. - Capulets et Montaigus est la pièce la plus connue avec son rythme lourd et brutal. - Les masques (Roméo et Juliette se rencontrent masqués) est une pièce brève au caractère énigmatique. - La bataille est une pièce à la virtuosité spectaculaire. C'est une véritable toccata où la précipitation et la violence nous plongent dans ce drame terrible.